Le film « Nos existences » a été réalisé dans le cadre d’ateliers vidéo menés par la team marie et aphonse avec des jeunes isolés étrangers à Nantes. Au commencement, Virginie, propose des ateliers d’informatique pour reprendre les fondamentaux. Enthousiastes, très vite, ils émettent le souhait de mettre ces acquis en pratique, c’est ainsi que l’aventure commence.  Après avoir arpenté la ville, ces jeunes décident de partir à la rencontre de leurs hébergeurs.
Un ping-pong vif et sincère, sans fard débute alors.

Pourquoi ce projet « Nos existences »

L’équipe de marie et alphonse (Virginie, Jérôme,  Stéphane et Catherine) a souhaité s’engager auprès de jeunes isolés étrangers en donnant du temps pour mieux se rencontrer.

« Nous avons construit le projet ensemble, les avons formés à manier une caméra, un micro, à s’initier au montage. Puis ils sont partis à la rencontre de leurs hébergeurs et ont témoigné à leur tour devant notre caméra. L’aventure est devenue très vite collective. On a appris à se faire confiance mutuellement car l’objectif était de faire ensemble; ça nous permettait de mieux nous connaitre. En s’emparant tous ensemble du projet, les jeunes ont mis en place leur dispositif, nous le nôtre, pour un film tourné, monté à plusieurs mains, un film pour multiplier les points de vues. »

Les temps d’ateliers ont réellement permis de formuler leurs envies et nous, nos questionnements. Car à travers ce film, nous posons tous la question : Pourquoi certaines personnes décident de s’engager ? Qu’est-ce qui nous pousse à agir, à accueillir ces jeunes à la rue ? Est-ce de l’empathie, est-ce simplement « Normal »? À travers cette question, nous interrogeons de manière plus globale ce qui poussent certaines personnes à jouer un rôle dans l’histoire. 

« Face à la caméra, les visages de ces enfants crèvent l’écran, les émotions traversent la toile. Avec pudeur,  ils racontent les semaines passées à la rue, les regards fuyants… leurs incompréhensions, leurs désillusions à leurs arrivées en France, au pays des droits de l’homme, dans ce pays éclairé… jusqu’à  la rencontre avec le réseau d’hébergeurs, avec ces gens qui ne les prenaient pas pour des malfaiteurs. Des questions spontanées, des réponses sincères qui  nous touchent et c’est avec beaucoup d’humour, que le sujet du quotidien est abordé.

Ce quotidien, ce rempart à l’exil, ce plot qui nous tient debout qui nous ancre autant qu’il nous permet de rêver. Des anecdotes, des silences, des rictus inscrits sur les visages, des mains qui parlent … et au bout du compte, ce qu’on retient, ce qu’on voit c’est cette envie de rencontrer «l’autre», par delà les différences culturelles et les peurs propres à chacun.  Ce film, il a le power, il porte tous les espoirs… . Une chose est certaine, il s’est passé quelque chose devant et derrière la caméra.» EMA

 

 

Le film est accompagné d’une série photographique de Stéphane Bellanger, (membre du collectif marie et alphonse), « La preuve par l’épreuve ». 

« Sous l’objectif de Stéphane Bellanger, photographe nantais, les espaces de vie intérieurs ou extérieurs deviennent des fenêtres ouvertes sur le monde, les regards happent et les bouches se mettent à raconter. Ces 7 portraits de familles recomposées sont la preuve criante, d’une intégration réussie entre des jeunes isolés étrangers et des familles d’accueils dotées d’une grande empathie et d’une appétence à rencontrer l’autre, tout simplement. Être hébergeur ne nécessite pas de compétences particulières.

L’hébergeur c’est vous, avec vos maladresses et vos forces, vos espoirs et vos désillusions, vos convictions et vos doutes. Aussi et surtout, cette exposition constitue une preuve de l’existence de ces jeunes et cela malgré les épreuves que chacun à dû endurer ; être en vie, mais bien plus encore. À travers ces images on comprend très vite l’implication humaine engagée de part et d’autre, l’envie de faire ensemble, d’être heureux. Les regards et visages semblent s’accrocher sur une ligne d’horizon pleine d’espoir et de sérénité ; une expressivité qui court comme une ligne conductrice et qui donne à cet ensemble une force incroyable ; Vivacité renforcée également par les poses qui, captées dans l’instant présent, dans un mouvement naturel dynamisent l’image. Deux mondes, deux cultures qui s’entrechoquent et pourtant devant ces portraits de famille, on se sent comme invité à partager un moment.

Il y a là de la part du photographe une démarche très généreuse. La mise en scène restitue de manière sincère les échanges qui s’opèrent entre chaque membre de la famille. En effet, à bien y regarder, dans ces intérieurs «européens», les tissus ou peintures aux motifs africains, les cheveux natés aux fils colorés, sont déjà des preuves d’assimilation des deux cultures qui comme par capillarité se mélangent et se nourrissent. Avec finesse Stéphane Bellanger nous rapproche de cette réalité tellement lointaine et nous propose un autre possible. Cette exposition photographique n’a pas pour intention de gommer les difficultés éprouvées par ces jeunes mais constitue une belle promesse d’avenir. » EMA

L’exposition accompagne les projections du film.

Projections à venir :

24 novembre 2017 14h Lycée Gabriel Deshayes à Saint Gildas des bois
19 h : Ferme de Ker Madeleine à Saint Gildas des bois

15 décembre 2017 20h30 Café Citoyen « Accueillir des réfugiés un exemple près de chez nous », Champtoceaux (49)

19 janvier 2018 20h Le DIX, Butte Ste-Anne, Nantes